31-07-2025
Taxe sur les billets d'avion : la ministre du Tourisme se dit favorable à sa suppression mais tacle Ryanair
Nathalie Delattre affirme que cette taxe, qui a notamment poussé la compagnie à supprimer trois dessertes en France, «est de nature à ralentir le trafic aérien». L'annonce de l'entreprise irlandaise n'en reste pas moins opportuniste.
La taxe sur les billets d'avion a du plomb dans l'aile. La ministre française du Tourisme Nathalie Delattre, favorable à sa suppression, a cependant estimé jeudi que la compagnie Ryanair faisait preuve d'opportunisme en invoquant cette taxe pour supprimer trois dessertes régionales pour l'hiver 2025 en France.
«Je suis aux côtés du ministre (des Transports) Philippe Tabarot pour défendre cette option de supprimer cette taxe», a déclaré la ministre sur TF1. «Il y a un problème avec cette taxe», a déclaré Nathalie Delattre, reconnaissant que «sur le low cost cela peut se comprendre encore plus: quand vous faites un aller-retour, 15 euros sur un low cost ça peut faire une différence». «Cette taxe est de nature à ralentir le trafic aérien», a-t-elle dit.
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Dans Le Parisien, ce jour, le ministre des Transports a quant à lui rappelé sa volonté exprimée de longue date de «faire preuve de mesure, et surtout de stabilité fiscale». En mars, il se disait déjà, à titre personnel, «réservé» à l'idée d'inscrire cette hausse dans la durée. Il souhaite «une pause» dans la taxation du secteur aérien, au moment où le gouvernement prépare ses arbitrages pour le budget 2026.
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Un impact significatif pour le low cost
Nathalie Delattre a malgré tout critiqué l'annonce de Ryanair, mercredi. La compagnie irlandaise a annoncé mercredi, en riposte à l'augmentation de la taxe de solidarité sur les billets d'avion, «l'arrêt de ses activités» pour l'hiver 2025 sur les aéroports de Strasbourg (est), de Bergerac et de Brive (sud-ouest), d'où elle desservait l'Écosse ou le Portugal. La compagnie avait déjà quitté Vatry (est) au printemps. «Ryanair a un plan de suppression depuis un moment et profite parfois de ce type d'effet pour réduire la voilure», a taclé la membre du gouvernement.
Ryanair est quand même «la première compagnie aérienne en Europe» et «le fait qu'elle décide de porter sa croissance dans les pays voisins n'est pas une bonne nouvelle pour la France», a affirmé de son côté Thomas Juin, président de l'Union des aéroports français, au micro de RMC. «Il n'y aura pas d'autres compagnies aériennes qui viendront se positionner puisqu'elles considèrent que les taxes en France sont un repoussoir», ajoute-t-il.
Pour rappel, la taxe de solidarité sur les billets d'avion (TSBA) en vigueur en France est passée à 7,4 euros contre 2,63 euros auparavant pour les vols intérieurs ou vers l'Europe. Le gouvernement l'a alourdie pour l'année budgétaire 2025, escomptant 800 millions d'euros de recettes supplémentaires.